Allées et venues à la ménagerie...

Publié le 12 juin 2012 par lapetitemaisonsanslaprairie.over-blog.com

Albert, troisième du nom, a fait son entrée à la Poterie au début du printemps... Venant d'une ferme d'Oléron d'où, pour des raisons cullinaires propres aux humains, il n'était pas question de s'échapper, il a l'aile droite un rien déplumée, ce qui lui donnait un déhanché attendrissant lorsqu'il essayait de fuir nos approches... À présent, il ne fuit plus, mais il n'est plus non-plus question de s'en approcher: il a compris que lorsqu'on est un digne canard de Barbarie, il s'agit d'être... barbare, et il joue du bec comme une vraie terreur... Dans la famille, ils l'ont surnommé... Dark Vador. Il crache avec avec affectation, nous ne savons si c'est pour dire bonjour ou m... et il ne lui manque que de la fumée pour lui sortir du nez...

Le renard a bien compris qu'il n'avait rien à gagner à essayer de manger du canard, même estropié, et il s'est méthodiquement attaqué à nos poules. ainsi ont disparu tour à tour en 5 jours, la pepette, les deux rousses, la noire qui était née chez nous et avait réchappé d'un coryza grâce aux soins conjugués de tous nos voisins et d'une pipette d'antibiotiques, et la vieille greluche à cou nu qui faisait partie du tout premier lot de poules de notre basse-cour, il y a six ans...

Kiki, le téméraire petit coq Nagasaki a réussi à s'envoler sur le hangar où il a passé une journée dans la terreur, l'autre greluche, la mère de la noire, celle qui a de la sinusite (!) était toute percée comme un des ballons de Glinka et est restée plusieurs jours sans bouger, complètement traumatisée, mais s'en est sortie, et la grosse blanche couvait depuis la veille son unique oeuf (qui n'a rien donné) et n'a donc pas été inquiétée... Car il est venu dans la journée, le goupil!

Nous avons donc restructuré (Ne dirait-on pas qu'on parle d'un jardin à la française!) le jardin des poules afin que Glinka puisse en faire le tour et laisser ça et là des témoignages odorants et par là même menaçants (et pas seulement pour nos chaussures) de sa dangereuse présence. Nous avons renoncé à l'attacher la nuit, lui expliquant (il faut parler aux chiens, n'est-ce pas, pour qu'ils ne soient pas traumatisés par les changements d'habitudes!) qu'à présent qu'elle était grande et forte et qu'elle sentait bien fort le chien mouillé quand il pleut et le chien chaud quand... il fait chaud, nous attendions d'elle qu'elle fasse autre chose que de retourner les hérissons en poussant des petits cris ravis.

Puis nous avons racheté une pepette, une carlitta (celle-là avait déjà disparu, je ne vous dis pas en quelle année elle était arrivée...), une rousse et une coucou de rennes dont je rêvais.

Lulu la greluche est toujours traumatisée, la blanche couve toujours, bien qu'il n'y ait plus d'oeuf et que nous lui trempions méthodiquement le cul dans l'eau froide comme il se doit, mais Kiki a retrouvé son beau Kirikiki de coq nain et parade au milieu de ces jeunes poules peu farouches...

Pendant ce temps, Pam la délicate canne blanche, ayant découvert les joies de la cannité auprès de Dark Vador après bien des mésaventures (elle a longtemps cru que Glinka était un beau canard avenant, jusqu'à ce que nous dussions l'amener chez le vétérinaire pour une remise en état après passage à tabac), est partie chez le voisin couver douze ou treize oeufs dont nous espérons voir sortir quelques cannetons d'ici peu.

Les tous derniers arrivés sont une famille de matous SDF, dont la petite maman, elle aussi estropiée à la patte gauche, a bien compris l'avantage qu'il y aurait, question gîte et couvert, à venir présenter sa ravissante petite famille à des deux-pattes bien intentionnés...